Mensuel de diffusion d’informations sur
l’oralité,
les conteurs et les raconteurs.
avril
2025 – N°388
P
912122 Bureau de dépôt CHAUDFONTAINE 4050
Editeur responsable: Marie-Claire Desmette,
av. E. Ysaÿe, 32/224 4053 Embourg
Au sommaire, ce mois-ci:
- Articles
-
Spectacles – Veillées – Balades
-
Formations
- 9
histoires
388ième Veillée du 7- Scène
ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 11 avril 2025 à 20h
où ? Théâtre à Denis,
302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ?
4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour conter :
réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister..
En avril …….
Le fil sous toutes ses formes : thème proposé et non obligatoire
dans l’ambiance sympathique d’une veillée conviviale, en compagnie du public
sympathique.
389ième
Veillée du 7- Scène ouverte, spectacle de contes
quand ?
le vendredi 9 mai 2025 à 20h
où ? Théâtre à Denis,
302, rue Ste Marguerite, 4000 Liège
combien ?
4€
pour qui ? tout public
infos, inscription pour conter :
réservation
maisonconteliege@gmail.com; 0497/61.51.05, 0476/65.37.83
pas d’inscription pour assister..
Fleur, plantes, pour orner notre mai : thème proposé et non
obligatoire dans l’ambiance sympathique d’une veillée conviviale, en compagnie
du public sympathique.
POURQUOI LA DENTELLE ?
Comment
m’est venue la passion pour la dentelle aux fuseaux ?
Je
murmurais en silence : « Un jour je pourrai peut-être en
réaliser ? »
Mon
mari perd son travail et suit une formation à Mirwart près de Saint-Hubert, il
revient avec une publicité pour un stage d’été à Martué (Florenville) :
« Dentelle aux fuseaux » une semaine en résidentiel.
Le
matériel est prévu sur place, il faut amener marqueurs de couleur, épingles.
Rien n’est précisé, j’en déduit que les épingles doivent être de couleur.
Après
une nuit au dortoir dans le grenier de la vieille école, un petit déjeuner sous
chapiteau dans la cour de récréation, le stage débute.
*
Préparer 6 paires de fuseaux
*
Avec 2 paires, croiser, tordre, croiser, placer les épingles …
Là
je comprends que la couleur des marqueurs sert à dessiner la fiche technique
des différents points donc pas d’épingle de couleur !
Après
avoir compris le mystère des croisements des fils, les félicitations de la
monitrice, à midi je suis la femme la plus heureuse … j’ai enfin trouvé ce que
je souhaite depuis plus de 25 ans.
Marie-Josée a d’étroites relations avec la Maison du Conte de Liège. Elle est aussi une fidèle de nos veillées. Merci à elle pour sa participation au Mensuel. MCD
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Spectacles – Veillées – Balades
Racontance
- le vendredi 4 avril à 20h, Les Zapéro-contes Charleroi. Au chapeau.
Livre ou
Verre, 6, passage de la Bourse - 6000 Charleroi.
Infos au
0470/23.67.01. Réservations non obligatoires.
Inscriptions
pour conter : racontancecarolo@gmail.com
Cette soirée scène ouverte aux conteurs est animée par
Pascale Pezzotti, Joëlle Lartelier et Ahmed Hafiz.
- le vendredi 18 avril à 20h, Les Zapéro-contes Bruxelles, animés par Dominique
Brynaert. Au chapeau
À l'Ultimes
Hallucinatie, 316 Rue Royale – 1210 Bruxelles.
Inscriptions
pour conter : racontance@hotmail.com
Infos et
réservations vivement conseillées via le site : www.racontance.be
Dimanches du conte
- le vendredi 4 avril à 17h30, La valse des faucons par Julian Delgrange (France). Au chapeau.
au centre culturel Bruegel, rue des renards 1F
(Bruxelles). Tous publics dès 7 ans.
Réservations
: reservation@dimanchesduconte.be
Une fois n'est pas (encore) coutume, Les Dimanches du
Conte vous invitent à faire escale un vendredi après-midi, pour commencer le
weekend de manière festive avec les associations et habitant.es du quartier des
Marolles. Bienvenue dans Marolles Ma DiverCité !
Récits fantastiques et de liberté retrouvées, accompagnées
de handpan, de shruti box et de chants de marins.
Les contes de la lune folle par Annik Pirlot
- le vendredi 4, le samedi 5 à 18h30, le dimanche 6 avril
à 16h. Tout public 10/12 ans.
infos,
réservations : 0487 425 129 ; www.la-caverne-de-melusine.be
-18 ans : 6€ ; +18 ans : 8€ (en
liquide). Caverne de Mélusine, 3, rue
des casernes, 5024, Gelbressée
Contes, poèmes, comptines, consacrés à celle qui nous fait tant rêver
- le dimanche 6 avril, Au fil des histoires par Aurélie Beco.
à Enghien au festival P'tit môme. 0471/76.16.54
Les temps sont durs, de plus en plus durs. Alors, les
gens, ils cherchent, ils vont de porte en porte, ils cherchent les portes du
paradis. Est-ce qu'ils les trouvent ? Je
ne sais pas. Conte poético-clownesque
qui a remporté le premier prix ex aequo au festival du conte de Chiny
Maison du Conte de Namur
- le 10 avril à 20h, Contes du 10ième jour. Pour raconter, s'inscrire au 0489 933 548. : 4 €
Maison du
Conte de Namur au 170, rue des Brasseurs à Namur
Venez (re)découvrir le plaisir d'écouter ou pour
s'essayer à conter, que vous soyez conteur amateur ou confirmé.
Ambiance conviviale assurée. Le verre de l'amitié est offert à la fin de la
soirée.
Si vous souhaitez un retour sur votre prestation, n'hésitez pas à le demander à
un membre de l'équipe.
Centre
culturel de Philippeville
- le vendredi 11 avril à 20h, Fais-moi un Conte, Côté jardin, Finale du 30e concours
d’expression
À l’église de
Surice. 8€/4€/gratuit.
Sur les planches, des finalistes en provenance des quatre coins de la Wallonie. Toutes les tranches d’âges sont représentées. Adultes, ados, enfants… sans oublier un groupe de séniors de la résidence Vauban
- le samedi 12 avril à 14 h Contes de de destin et de malédictions par Jeanne la Contesse. Gratuit
B3 Centre de
ressources. Place des Arts, 1 – 4020 Liège.
Pour adultes et grands enfants
Infos : jeanne.godenne@provincedeliege.be https://b3.provincedeliege.be/agenda
L'inscription
se fait par la billetterie du site du B3, mais peut aussi toujours
être effectuée à la fin de la
conterie
pour éviter la contrainte de l'informatique.
https://www.quefaire.be/ch/contes-pour-adultes-et-grands-enfants
On n’échappe pas à son destin. On peut combattre
l’adversité, ou accepter son sort. Et il ne faut jamais se fier aux apparences,
le petit, le faible peut parfois triompher de tout, des malédictions, du
destin, et même de la mort.
Centre Culturel de Philippeville et Volubilis asbl
- Le 13 avril à 14h, Mains de menthe par Julie Renson et Anne Quintin. Surice, parc de la Vignette.
Infos : info@culture-philippeville.be Accès libre.
Spectacle déambulatoire, exploration, ressenti,
identification des plantes. Voix contée
et voix chantée en connexion avec la nature, les lieux, le public.
Conte en balade
- le 18 avril à 19h15, Nouvelles Mutantes par Alice Beaufort et Skuomachine. Prix libre.
Le Baixu, rue
Picard, 3, 1080 Bruxelles.
Réservation indispensable : www.conteenbalade.be/programme
Récital électronique. Mutation, métamorphoses, face à la
violence du système patriacral. Ou ce qui nous abime se transforme en ce qui
nous empuissance.
Maison du Conte de Charleroi
- le vendredi 18/04/25 à 19h30, CONTES COQUINS par Yann, Pascale, Sylvianne, Jacky
et Marie
Centre
culturel de Jemeppe s/ Sambre
Infos et
réservations : 071 72 63 39 ou contact@centrecultureljemeppesursambre.be
- le samedi 19/04/25 à 10h00 et 11h0, KILIRI ! Lectures vivantes
pour les 2,5 à 5 ans
- le lundi 21/04/25 de 11h00 à 12h00, LIVRERIES, Lectures vivantes pour de les 0 à 2,5 ans
Bibliothèque de Courcelles - Rue
Monnoyer 46 - Courcelles
Activité gratuite sur réservation :
071/46.38.60 ou bibliotheques@courcelles.be
Buzz Radio 94.3
& 97.8 FM
Lundi
21/04/25 : Festival Factori en collaboration avec l’ULB. Autour du surmonde du verre. Bientôt +
infos
En attendant, vous pouvez
(ré)écouter nos émissions précédentes surur ::https://soundcloud.com/buzzrb/sets/raconte-nous
Babbelaar
- le samedi 26 avril, Maître Renart, le fripon divin, par Don Fabulist. Adultes
Ô Monde des
Histoires - Ch. De Neerstalle 340, Forest 1190.
infos et réservations : mondedeshistoires.be
Spectacle de contes bouffonnesques.
- le dimanche 27 avril à 9h45, Légendes et contes de l'Ourthe et de l'Amblève. Par Gaëlle Commas.
RDV Esplanade
du Fair-play / Piscine d'Aywaille. Public familial, chiens acceptés tenus en
laisse. Paf libre.
Inscriptions
NECESSAIRES : contes@1001nuits-aywaille ou 0497 32 32 82.
Balade contée de 4,5 km sur les coteaux de la Heid des
Gattes. Bottines de marche nécessaires. Le parcours est vallonné et n'est pas
adapté aux poussettes. Possibilité d'apéro à la bonne franquette en fin de
balade
Volubilis
asbl
- le mercredi
2 avril à 16h (accueil dès 15h30), Quand le chêne parle
l’olivier chante,
avec Jacinthe
Mazzocchetti, Julie Renson, Colienne van Craen. Atelier
d’expression orale pour tous.tes
Le Delta,
avenue Golenvaux, 5000 Namur. Public familial dès 4 ans. Gratuit.
Infos :
0474/434152 ou bonjour@volubilisasbl.be
A la croisée de nos chemins, faire naître de nouvelles
histoires par la magie de la parole.
Jeanne la contesse
- le samedi 5 avril à 11h - 13h - 14h30, Contes pour amateurs BD, à l’Exploratoire (1er étage).
pas besoin
d’inscription ! A partir de 7 ans et jusque 107 ans et demi
B3, Place des Arts 1 4020 Liège.
Renseignements : jeanne.godenne provincedeliege.be 04/279.52.73.
Dessiner, c’est avoir un pouvoir, une créativité. De nombreux contes parlent de
dessin. Le dernier, celui qui donne le plus de liberté au dessinateur, ne pas
en dévoiler le sujet à l’avance pour qu’il ne perde pas sa force.
Fédération de Conteurs professionnels de Belgique
- le 9 avril à 10h30, formation sur l'allocation du
travailleur des arts par Me Alexandre
Pintiaux
Au Point
Culture, 6 Place de l'Amitié, 1160 Auderghem. Gratuit pour les membres de la Fédé.
15 places par
séances. Permanences téléphoniques : mardi de 10h à 16h30 et jeudi de 10h à 13h
En apprendre plus sur l'allocation, sur son actualité et
poser toutes vos questions.
Si vous ne pouvez pas venir le 9 avril, êtes-vous
intéressé.e pour une date ultérieure ?
Maison du Conte de Charleroi
- Les 12 et 26/04/2 14h à 16h, ATELIERS CONTE. Théâtre Marignan, 53, Boulevard Tirou, 6000 Charleroi
Infos & inscriptions : https://www.contecharleroi.be/ateliers-conte/
Racontance
- les 19, 20 et 21
avril, de 9h30 à 17h30, Plongée dans l'univers du conte … par Dominique Brynaert.
Aucun prérequis. 1030 Bruxelles, près de la place Dailly.
145 euros.
infos et
inscriptions : https://www.racontance.be/formation_conte.html - racontance@hotmail.com
Découvrir la richesse, l'étendue de l'Univers du conte et
les outils pour conter avec talent et efficacité.
Maison du Conte de Namur
- les 26 et 27 avril de 9H30 à 17H00, Lieux et oralités, Workshop par
Amandine Orban. 12 personnes
95 € et
l'inscription se fait uniquement par mail à maisonduconte.namur@gmail.com
170, rue des
Brasseurs, 5000 Namur. Infos : formations www.maisonducontenamur.be
Ce workshop
s’adresse à des personnes ayant une pratique de l’oralité et que ces
questions animent.
Prévoir des vêtements adaptés au climat du jour et quelques
histoires « réchauffées » sous le coude.
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Fil de laine, fil de vie, fil du récit.
En 1900
Jean est paysan. Il vit de peu de choses comme bien des
gens de son époque, 3 poules, 1 chèvre et 1 mouton.
Cette nuit-là une poule disparaît, la Roussette, la
championne.
Au matin, Jean s’en va au bourg pour porter plainte chez
le magistrat. On lui dit d’attendre dans la salle. Patience. Il attend,
longtemps.
-Vous allez être reçu par le juge.
-Déjà.
- L’affaire l’intéresse. Entrez et saluez poliment.
Jean entre dans la grande salle boisée, cirée de frais,
qui sent bon l’encaustique.
Un jet de soleil se reflète sur la Sainte Bible qui
accompagne le juge. Le jury est composé du seul magistrat, juge et partie,
Maître Renard.
-Jean : Il me manque une poule, la meilleure. Je
m’en suis aperçu au matin. Il ne reste rien de la pauvre bête, ni plume, ni os
Le mouton est le seul à avoir passé la nuit dans la cour. C’est donc lui qui
l'a dévorée.
-Mouton : Votre Honneur, Maitre Renard. J’étais seul
dans la cour, cela reste à prouver !
De toutes manières il n’y a pas de preuve. Je suis d’une
autre race, je mange herbivore. Je n’ai que dégoût pour la viande, son odeur,
son goût et je ne supporte pas la vue du sang. Je suis exclusivement herbivore
à tendance végétarienne, un tantinet vegan et intolérant au lactose de
surcroît. Je crie donc haut et fort mon innocence et ne comprend absolument pas
ce que je fais dans cette mise en scène tribunal.
Maître Renard prend acte. Il développe tous les faits,
les mobiles, les alibis aussi.
Au soir il donne son verdict.
-Renard : Toute la nuit, mouton est resté seul avec
la victime, la poule nommée la Roussette. Il a donc eu le loisir, l’opportunité
de tuer la pauvre bête. Il n’a pas pu résister à de bas instincts, il l’a
occis. J’ordonne donc l’exécution du mouton. Il faudra donner la chair au
tribunal en paiement du procès et la peau et la laine reviendront au paysan
dénommé Jean, le plaignant.
Ainsi fut fait, protection du tueur par la
communauté !
Exécution d’un innocent pour calmer la hargne
populaire !
En 1930
La scène précédente se déroule à Verviers, alors cité
laitière internationale.
L’eau de la Vesdre y est renommée pour le travail de la
laine. L’urine des habitants s’écoule dans la rigole et est recueillie avec le
plus grand soin. Elle assure le meilleur traitement des fils de laine. Navettes
navetteuses, métiers à tisser, tisserands. On vit dans la laine, on meurt pour
la laine.
Le dit-mouton est d’une race unique. Il fabrique une
toison épaisse, douce, chaude, bouclée.
Un individu exceptionnel. Il réside donc dans une belle
prairie à côté de l’usine textile, en bord de la Vesdre, du côté de Renouprez.
Cette nuit- là il est occupé avec monsieur L'honneur, le
directeur de la fabrique, à quelque analyse de sa spécificité.
Quand la maréchaussée vient pour l’arrêter, c’est toute
la fabrique qui l’accompagne, le directeur, le comptable, la secrétaire, le
chauffeur, les ouvriers, monteurs d’étoffe, bobineurs, simples ouvriers.
Ils sont une centaine dans le prétoire trop petit pour
les accueillir tous.
Maître Renard, tout congestionné, essaye en vain de faire
régner un peu de calme. Peine perdue, c’est jour de foire à Renouprez.
Le mouton a un alibi !
Maître Renard doit le relâcher et voit ainsi s'en aller
en liberté son souper et le coupable de son crime sous les hourras joyeux d’une
foule disparate d’ouvriers, de paysans, de bureaucrates et de notables du coin.
L’affaire du meurtre de la poule Roussette est toujours,
à ce jour, non résolu. C’est un cold case bien connu dans la région, presque
aussi célèbre que l'affaire du Chat Volant.
2025
Autre postulat, même scène, tribunal identique, même
ambiance qu’au début.
Les GSM s'agitent dans le lointain. Toute la presse
internationale est présente. Il règne une effervescence dans une
demi-obscurité inquiétante.
Les leds ont remplacé les lampes à gaz. Les écrans
tactiles forment un mur miroir du jugement de dieu (ou de vérité absolue.)
Poutine est le paysan réclamant justice
Zelensky est le mouton désigné coupable.
Trump joue très bien le rôle de Renard.
Quel sera le délibéré ?
Peu après mon écriture, la réalité a rejoint le conte et
donné au jugement de Renard une version actualisée qui ne ferait en rien mentir
Tolstoï.
C’est toujours la loi du plus fort. Le monde ne change
pas. Il renouvelle simplement les tyrans et les tyrannisés.
Michelle Troupin, Projection extratemporelle du conte de Léon Tolstoï
« Le jugement de Renard ».
Légende de la soie
Fil de soleil, fil de lune
Fil de nuage, fil d’azur
Fil de vent, fil de pluie
Fil de rose, fil d’épine
Je
vais tisser pour vous la légende de la soie.
Lune
de Printemps est jeune, belle. Jeune,
belle riche, noble. Malheureuse. Depuis des jours et des jours, son père, le
grand Seigneur de la Guerre, le conquérant invaincu, est prisonnier du désert
de Taklamakan. Au cœur de l’Asie, le
plus terrible désert du monde. Vent
d’est, vent d’ouest, noroit, suroit, tous les vents de la terre s’y battent en
hurlant comme des chiens. Ils font et
défont les dunes, précipitent sable et cailloux sur les imprudents qui osent
les braver.
Il y a des jours et des jours, son
père, le grand seigneur de la guerre, s’est levé :
- Qu’on fourbisse mes armes, qu’on selle mon
cheval.
- Lequel veux-tu ? Aile du Vent ?
-
Non, Aile du Vent est trop frêle pour l’arroi de guerre. Je prendrai Fort en Avant.
Le
père, le Grand Seigneur de la Guerre, dans son armure étincelante, monté sur
Fort en Avant, est parti à la tête de ses soldats.
Comme d’habitude, les populations
sont venues au-devant de lui avec des présents, pour faire leur
soumission. La victoire est grisante, à
la fin, la victoire devient monotone. La
troupe finit par s’arrêter en bordure du désert de Taklaman.
-
Ne nous laissons pas intimider par les vents.
Soldats ! En avant !
Le
Seigneur de la Guerre brandit son épée, éperonne son cheval, s’élance.
Les
vents s’unissant, poussent cheval et cavalier.
Le Seigneur, grisé par son courage, se dresse sur ses étriers.
-
Soldats !
Personne
derrière lui. Le cheval trébuche,
s’abat, se rompt le cou. Le père est
seul dans le plus terrible désert du monde.
Les vents s’acharnent contre lui, lui arrachent épée, casque, pièces de
son armure. Le pauvre homme se sent
devenir fou.
Les soldats sont revenus au pays.
-
Noble Dame, voici ce qui est arrivé. Notre Seigneur de la Guerre, votre mari, a
été magiquement emporté au désert de Taklamakan. Nous avons été magiquement cloués sur place.
Lune de Printemps va penser à son
père sous le grand mûrier blanc. Le
grand mûrier blanc, tout une affaire !
On vint donner l’alerte : - Les chenilles !
Branle-bas
de combat. On secoue les branches pour
décrocher les chenilles. Enfin, l’arbre
est sauvé. Il reste une chenille par ci,
une chenille par là. Elles grossissent,
filent un cocon bien à l’abri, se transforment en papillon. Les papillons pondent des œufs. Les œufs deviennent des larves, les larves se
transforment en chenille et tout recommence.
-
Mon mari, coupons cet arbre. Il ne nous
donne que des ennuis.
-
C’est vrai, femme. Mais il est si beau.
Lune de Printemps va penser à son
père sous le grand mûrier blanc.
-
Dame !
-
Qu’y a-t-il, palefrenier ?
-
C’est encore Aie du Vent. Il mord, il
rue, il démolit sa stalle. Je n’en sors
plus. Est-ce que Lune de Printemps peut
venir ? Elle seule est capable de
le maîtriser.
-
Aile du Vent, mon ami, mon bel étalon, calme-toi. Tu as du chagrin, moi aussi.
Elle
entoure la fière encolure du bel étalon noir, met sa tête contre sa
crinière. Ils restent comme cela
longtemps.
Sa mère se fait un sang
d’encre. Sa fille dépérit. Il lui faudrait un mari, des enfants.
-
Avis à la population ! La main de
Lune de Printemps est promise à qui ramènera son père. Les candidats devront remporter une épreuve
préliminaire. Qu’on se le dise !
Le
lendemain, beaucoup de candidats, Lune de Printemps est riche, belle.
-
Seul celui qui brisera le miroir magique de son souffle est capable de vaincre
les vents du désert de Takalmakin. Que
les candidats se présentent.
Les
candidats se suivent. Aucun ne réussit à
briser le miroir magique. Arrive Aile du
Vent. Il hennit, hennit de toutes les
forces de son amour. Le miroir vole en éclat.
Aile du Vent se cabre, file d’un trait, revient avec le père sur son
dos.
Un grand seigneur est parti, un
pauvre homme revient.
-
Qu’on soigne bien Aile du Vent, il m’a sauvé la vie.
Le
père reprend des forces.
-
Seigneur !
-
Qu’y a-t-il, palefrenier ?
-
C’est encore Aile du Vent. Il mord, il
rue, il démolit sa stalle.
-
Aile du Vent ? Que se
passe-t-il ?
-
Mon mari, je crois que je sais. J’avais
promis la main de Lune de Printemps à qui vous délivrerait …
-
Femme, Nous n’allons quand même pas marier notre fille à un cheval ! Allons, Aile du Vent, calme-toi. Il m’a mordu !
Cheval qui mord
Tue-le sans remord.
Le
père prend son arc, une flèche, au milieu du front. Aile du Vent tombe mort.
-
Qu’on prenne sa peau, qu’on la tanne.
Nous oublierons sa méchanceté pour ne penser qu’à sa beauté.
La peau sèche bien tendue sur des
piquets. Le vent se lève, décroche la
peau, la plaque sur Lune de Printemps, emporte la jeune fille. Le père cache son remord et son chagrin. La mère va pleurer sous le grand mûrier
blanc. Légère caresse sur sa joue.
Dans
le ciel, Aile du Vent, plus noir que jais.
Deux ailes immenses palpitent.
Sur sa tête, une couronne d’or sommée d’une lune de diamant. Sur son dos, Lune de Printemps. Elle saute de sa monture, va vers sa mère.
-
Ma petite fille ! Les bras de la
mère se referment sur rien.
-
Nous sommes immatériels. Nous sommes des
dieux. Aile du Vent est mon mari
céleste.
-
Que tu es belle !
Lune
de Printemps est vêtue de tuniques superposées, chacune d’une couleur
différente. Elles ondoient dans le
souffle de la divinité. On dirait le
reflet de l’arc-en-ciel sur un lac agité par la brise.
-
De quoi sont faites tes robes ?
-
De soie, mère, le fil magique tissé par les dieux
-
Comme je voudrais une robe en soie
-
C’est impossible, Mère. C’est le secret
des dieux. Si je le divulgue, je perdrai
ma divinité.
- Ma petite fille, rien que pour moi, ta mère.
Tant
et si bien que :
-
Tu laisses les chenilles manger tout leur content les feuilles du mûrier
blanc. Elles deviennent grosses, se
filent un cocon. Tu jettes les cocons dans l’eau bouillante …
-
Oh ! Les papillons !
-
Les papillons ressuscitent dans le chatoiement de la soie. Tu prends le bout du fil, du le dévides, tu
en tors plusieurs ensemble, tu teins, tu tisses.
Voilà comment la soie est descendue
du ciel sur la grande terre de Chine.
Lune de Printemps est redevenue une simple mortelle. Elle est aussi devenue impératrice.
Marie-Claire Desmette, D’après La Légende de la soie in Contes et légendes de Chine par Gisèle Vallerey, Nathan 1975.
Des
fragments textiles, datant de plusieurs siècles, retrouvés en Égypte, montrent
que le tricot était pratiqué par les hommes. Grâce à cette technique, ils
fabriquaient et créaient des vêtements chauds.
Bien
plus tard, au Moyen-Âge, le tricot est devenu une profession masculine en
Europe.
Il
y a même eu des guildes de bonnetiers, responsables de la fabrication de
bonnets et autres vêtements tricotés uniquement composées d’hommes.
Par
exemple, en Espagne, les hommes tricotaient des bas et des chaussettes pour les
armées. En Angleterre, les bonnetiers formaient une guilde très puissante.
Avec
l’industrialisation et surtout la mécanisation, le tricot est devenu plus
accessible même si le tricot à la main est resté une compétence transmise de
père en fils.
En
Irlande et en Ecosse, les pêcheurs tricotaient eux-mêmes leurs propres
chandails en laine. Le chandail, comme le célèbre pull Aran, est devenu
emblématique de la culture locale.
Aujourd’hui
encore, en Norvège et en Islande, le tricot est une activité courante chez les
hommes.
N’oublions
pas que, dans les régions de la cordillère des Andes, au Pérou et en Bolivie,
les hommes tricotent les chullos (bonnets à oreillettes) et d’autres vêtements.
Ces hommes maitrisent des techniques très complexes également transmises de
génération en génération.
Tout
particulièrement sur l’île de Taquile (île située sur le lac Titicaca), où
cette technique a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine
culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2008. Là-bas, cette technique
est réservée aux hommes, dès l’âge de 8 ans ; les femmes s’occupent quant
à elles du tissage.
D’après
Des hommes et le tricot, une vieille histoire d’amour (Internet) Maarie-Noëlle Herbiet
Arachné
Je vous emmène en Grèce, dans l’Antiquité, au temps où les dieux et les humains se fréquentaient.
En Lydie, une région de Grèce, vivait Arachné. Arachné est célèbre. Elle est tisserande. Sa mère était fileuse et lui a appris son métier. Arachné a bien profité. Elle file le fil de laine, de lin, le plus fin, le plus régulier, le plus solide. Ces fils, elle le tisse. Sortent de son métier, les tissus les plus souples, les plus élégants. Arachné les orne de dessins en couleur. Là son père, teinturier, intervient. Il lui fournit les teintures les plus riches, les plus raffinées.
On
vient de loin la regarder travailler.
Pour le plaisir de suivre ses doigts agiles, de découvrir son
travail. Parmi ses admirateurs, il y a
les nymphes, ces divinités subalternes passionnées de nature. Elles lui font des compliments :
-
« Que tu es habile. Quel beau
travail sort de tes mains. On voit que
tu as reçu les leçons de la déesse Athéna. »
-
« Quoi ? J’ai tout appris par
moi-même, j’ai découvert tout ce que je sais.
Athéna n’y est pour rien. Que
sait-elle faire, elle ? Je n’en
sais rien. Je suis prête à me mesurer à
elle. »
Les
nymphes rapportent les propos d’Arachné à Athéna. Athéna prend les apparences d’une vieille
femme et va trouver Arachné. :
-
« Ma jeune amie, ne crois pas que tu sais tout. Tu as encore bien des choses à apprendre de
plus âgées que toi. Implore le
pardon de la déesse, elle te pardonnera peut-être. »
-
« Toi, la vieille, tu radotes. Tu
as trop vécu. Si tu veux faire des
sermons, adresse-toi à tes filles et tes brus, elles t’écouteront
peut-être. Je ne demanderai aucun pardon à la déesse. Au contraire, je la défie. Je lui propose un concours : qui de nous
deux fait le plus beau travail. Mais la
déesse, où est-elle, hein ? »
-
« Ici ! », la vieille disparait, la déesse est là dans toute sa
gloire. « Je relève ton défi. Nous accepterons le verdict de
spécialistes. »
Elles
se mettent au travail, la robe nouée serrée autour de leur poitrine pour avoir
les bras libres, ne pas être gênées.
Elles dressent leur métier, tendent des fils de chaîne. Leurs navettes insèrent les fils de trame,
fils teints de nuances subtiles. Le
peigne les tasse.
Le
jour du concours est arrivé. Les
spécialistes sont là. Aussi beaucoup de
public. Les nymphes, certains dieux.
Athéna
dévoile son travail. Cri
d’admiration. Elle a représenté les
dieux avec leurs attributs. Au centre,
Zeus avec ses foudres. Déméter avec sa corne d’abondance, Neptune avec son
trident. Elle s’est représentée
elle-même, casquée, avec sa lance et son égide.
Et bien d’autres dieux encore.
Dans
chaque coin, elle a représenté homme et femme qui se sont élevés contre les
dieux et ont été punis. Avertissement
évident. Le tout est entouré de rameaux
d’olivier, l’arbre de la déesse.
-
« Quel merveilleux travail !
Impossible de faire mieux !
A Arachné maintenant. »
Eclat
de rire ! Arachné a représenté les
dieux se méconduisant, avec les déguisements qu’ils ont pris pour séduire
leur proie. Zeus est au centre avec sa
pluie d’or. On y voit aussi bien
d’autres dieux à cheval, en dauphin, épervier, en Amphitryon, … Chaque élément finement nuancé. Visages vivants, plis des vêtements
élégants. Impossible de douter, le
travail d’Arachné est supérieur à celui de la déesse. Ovation du public.
Athéna
est furieuse. Elle a sa navette pointue en
main, elle en donne trois coups sur le front d’Arachné. Elle arrache sa tapisserie, la déchire avec
sa force de déesse.
Arachné
est désespérée. Elle se pend.
Athéna
a des remords. Elle soutient Arachné
pour qu’elle ne meure pas. Ne renonce
quand même pas à sa vengeance.
-
« Tu vivras pendue à un fil. Sans
fin, tu tisseras ta toile. » Elle
change Arachné en araignée.
Marie-Claire Desmette d’après Le dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes, Marabout 2000.
Fil et savoir-faire
Sujet
immense et considérations forcément lacunaires
Sans
vergogne, j’évoque mes souvenirs personnels, avec l’espoir de susciter les
vôtres.
Le
début du fil. Pour
commencer par le commencement, quel génie, quelle génie, dans l’obscurité de la
nuit des temps, pour la première fois, a cueilli la laine de mammouth accroché
à un buisson d’épines, en a tiré des brins, les a tournés entre ses doigts, en
a rabouté pour en faire un long fil ?
Dans quel but ? Nous
n’aurons pas de réponse à ces questions.
Nous avons devant nous une page blanche offerte à nos imaginations, les
vôtres, les nôtres.
Le
tricot. Un bricoleur patenté, dont l’atelier est abondamment
pourvu d’outils à main et électriques, de matériaux de toutes sortes, ce
bricoleur a déclaré un jour : Le tricot est un bricolage génial. Deux bâtons et un fil.
A
cette simplicité de mise en œuvre, il faut ajouter patience et persévérance, et
surtout du savoir-faire. Sans oublier
l’apprentissage. On ne naît pas sachant
tricoter. Le savoir-faire ne tombe pas
du ciel.
Le
crochet. Matériel encore plus simple : du fil et le
crochet.
Avec
le fil le plus fin et le crochet tout aussi fin, ma grand-mère créait des
merveilles. Fleurs, feuilles,
arabesques, picots, qui devenaient des cols, des manchettes, des gants. Au bénéfice de ses petites-filles, de ses
amies. N’oubliez pas que les dames ne sortaient pas sans gants, que les petites
filles voulaient faire de même
Maintenant,
je vois ma grand-mère comme une artiste créatrice.
Une
autre manifestation de savoir-faire et d’imagination :
La
dentelle. On peut faire de la dentelle au tricot, au crochet et
aussi avec du fil et une aiguille, des fuseaux et bien d’autres techniques dans
le monde comme la guipure, le macramé.
Nous
ne sommes pas au bout de nos découvertes.
La
broderie. Toujours un fil et une aiguille. Des patrons,
l’imagination personnelle. Points de
chausson, de croix, d’épine, bourdon, jours.
Et un tissu bien tendu sur le tambour (il y en a un en première page.
Les belles blouses brodées, souvenirs de nos voyages en Europe centrale, ce qui
nous amène au tissage.
Le
tissu. Vaste sujet où nous nous perdrons volontairement. Un
peu partout dans le monde, les archéologues trouvent des fusaïoles, preuve de
tissage. L’évolution, la modernité, nous
amènent aux machines et aux usines.
Le
fil et les contes. Prenons par exemple le conte de la Belle au
bois dormant. La jeune princesse se
pique le doigt à un fuseau. Cette jeune
princesse, je la vois comment ? Pas
nue, ni vêtue de peau de bêtes. Une robe
en soie, de la dentelle, des broderies, un vêtement raffiné, digne de la fille
du roi. Si nous disions une fille de
reine, nous serions plus près de la réalité.
La soie nous renvoie à la légende de la soie. Je me mets à me demander comment Lune de
Printemps et sa mère étaient habillées avant la découverte de la soie.
Généralités.
Le fil et tous ses savoir-faire se sont exercés à l’intérieur du foyer, para
artisans et artisanes, par les machines et l’industrie.
Le
fil et vous. Examinez votre garde-robe, les tiroirs de
vos commodes, elles sont remplies de pièces tricotées avec des mailles de
toutes les grosseurs, de tissus de toutes natures jusqu’aux synthétiques, une
des manifestations du savoir-faire humain.
L’immense majorité des êtres humains actuels sont vêtus par l’industrie
du fil.
Les
machines sont performantes, irremplaçables.
Mais le travail, l’habileté des mains, l’originalité, l’invention,
gardent toute leur valeur. Les machines
n’ont pas de sixième sens.
Le
fil et l’actualité Tricot, crochet, retrouvent la cote. 60 millions de publications sur Instagram. Il
existe un salon français Créations et Savoir-faire. A Bruxelles, le Salon du Fil a eu lieu en
février.
Laine
fleurie est un projet de l’Europe pour valoriser durablement la production
lainière.
Marie-Claire Desmette
Fil de laine
Un cottage anglais au charme désuet. Dans une corbeille
une broderie, une tricoterie, une modèlerie.
Au centre de tout cela, un bout de laine.
Pénélope, à pas feutrés, s'en saisit et fait courir le
fil dans la pièce, dans la maison, jusqu'au village, sur toutes les routes, au
travers de la Manche, dans tous les recoins du monde. Elle déroule, roule,
roule le fil de laine. Pénélope, épuisée, s'étend au sol, s'étire, se lave les
patounettes, se gratte le cou et repart de plus belle. Roule, roule le fil de
laine de la corbeille du cottage désuet.
Ainsi un jour, la planète se réveille habillée de fil de
laine, jamais le même, toujours différent mais même épaisseur, tension
identique.
Vieux Père au ciel dort au soleil. Un miaulement
triomphal, tel César au retour de Gaule, le tire de sa torpeur. Mission
accomplie pour Pénélope.
Alors, Vieux Père se lève et . . . tire un penalty avec
la planète recouverte de sa doudoune laineuse.
Petit sursaut, quelques soubresauts et puis s'arrête. Le
fil se déroule, roule de travers et s'échappe dans le sens opposé, roule, roule
le fil de laine de la corbeille du cottage désuet.
Hoquet cosmique, Vieux Père rit. Pénélope, les yeux
mi-clos, fait la pâte sur un tas de fil de laine.
Bafouille de Michelle Troupin
Expo Paul Delvaux au musée de la Boverie à Liège
Le Carnaval des Ombres. Six balades contées au musée de
la Boverie dans le cadre de l'exposition Paul Delvaux.
En ce bel après-midi amorce de printemps, trois élégantes
conteuses, Cécile, Laure et Maria apparaissent, vêtues de noir, masque
vénitien. Elles invitent les deux groupes qui patientent à l'entrée du musée à
les suivre.
Associer la découverte des œuvres à des histoires est
l'aventure proposée en ce début de congé de carnaval. Comment cela va-t-il se
passer ?
Les uns avec Cécile et Laure ; les autres
accompagnent Maria.
Faire des arrêts devant un tableau du maître à diverses
époques. Et voici l'histoire qui s'évade du tableau. Et voici une sirène et
voici un prince serpent !
Autre interprétation, autre mode d'expression, autre
approche. On écoute à deux oreilles, un œil de côté vers un tableau qui
accroche le cœur. On hume l'air, on trafique le léger brouhaha en silence de
pierre, on respire la lumière. C'est sûr et certain, Delvaux est présent,
intrigué, interpellé par ce trio féminin qui « raconte » autrement
son œuvre. On change de salle, difficile d'abandonner, de délaisser ces chefs-d’œuvre :
les Vestales, les Deux Amies, L'Antiquité, les Trains.
Il faut suivre le fil que déroulent les trois conteuses.
Elles nous rassurent. Après ! Vous pourrez revenir en arrière et vous
gavez de ces visions. OUF !
Ce fut un voyage complet dans une autre dimension sans
casque de réalité virtuelle ou Intelligence Artificielle. Simplement, une
rencontre entre un peintre, les personnages de ses tableaux et les récits
choisis par les trois conteuses.
Découverte d'un peintre belge par la parole contée de
trois conteuses de la Maison du Conte de Liège.
Magnifique expérience ! Ce n'est pas la première du
genre. Bravo aux artistes et merci au musée de la Boverie de nous offrir ces
moments d'exception.
Michelle Troupin.
Y a pas à dire, il y en a à dire sur le fil
Thème
de notre numéro. Y a pas à dire, il y en a dire sur le fil.
Depuis
la nuit des temps, l’homme, créature sans poils, a cherché à se protéger, à se
vêtir.
De
peaux de bêtes il est passé à la fabrication, au tissage.
Bien
sûr, il y a encore et aussi « les fils de la vierge », autrement dit les fils
fabriqués par ces merveilleuses tisseuses que sont les araignées.
Tout
le monde a en tête l’image de ces ingénieux pièges tendus par ces prédateurs
arthropodes. La soie secrétée par les araignées est réputée pour sa résistance,
sa légèreté et son élasticité.
Selon
les cultures, les araignées sont perçues avec crainte, méfiance ou respect et
de nombreuses légendes sont inspirées par les toiles qu’elles tissent. Les
Égyptiens ont associé les araignées à la déesse Neith, tisseuse du destin et
créatrice de l’univers.
Plus
près de nous, dans la mythologie grecque, Arachné, tisserande mortelle, a osé
défier Athéna qui l’a transformée en araignée.
Chez
les Navajos, c’est la femme-araignée qui a créé le monde et enseigné à ce
peuple l’art du tissage. Au Ghana, Anansi l’araignée est une figure populaire
connue comme un filou, un personnage rusé et un conteur…
Au
Japon, il y a une créature ressemblant à une araignée et capable de se
transformer en une belle femme pour séduire et attaquer les hommes sans
méfiance.
De
tisserandes du destin à escroc ou protectrices, les araignées et leur fil ont
fasciné les différentes civilisations, incarnant un large éventail de qualités
et/ou de défauts.
On ne peut pas dire que la rédaction de cet
article m’a donné du fil à retordre, j’ai suivi scrupuleusement le droit fil et
je vous assure que cette histoire n’est pas cousue de fil blanc mais, de fil en
aiguille, mes recherches m’ont fait voyager au fil de ma mémoire et m’ont
rappelé plusieurs expressions comme, par exemple, filer à l’anglaise, sa vie ne
tient plus qu’à un fil, perdre le fil ou donner un coup de fil, avoir un fil à
la patte, le fil rouge d’une histoire, être sur le fil du rasoir, avoir ou pas inventé le fil à couper le beurre, sans
oublier le fil dentaire, le fil du haricot ou le fil à plomb….
Quelques
réflexions d’après un article lu sur Facebook.
Depuis
1938, des chercheurs de Harvard étudient le bonheur humain. Leur découverte ?
Ce n’est ni la richesse, ni la réussite, ni même la santé qui comptent le plus…
mais la qualité de nos relations (Waldinger & Schulz, The Good Life, 2023).
Parlons
du lien, des liens, ces « fils » qui nous connectent à nous-même, aux
autres, à la nature, à la nourriture, au monde ; c’est si important pour
chacun d’entre nous de garder du lien, des liens, de se (re) connecter.
Comment
est le lien avec mon corps, avec mon âme, la nature, mes amis, mes proches, ma
famille, la musique, l’Art au sens le plus large, le quartier où je vis,
l’endroit où je travaille ?
Nous
apprenons des liens que nous créons, nous créons notre bonheur non pas grâce à
nos possessions mais grâce à la trame de liens que nous tissons.
Prendre
soin de son bonheur, c’est prendre soin de ses liens…
Marie-Noëlle
HERBIET
__________________________________________________________________________________
O
Ce rond est-il rouge ? Alors ceci vous
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